L’ingénierie géotechnique concerne l’adaptation des projets de construction aux sols sur lesquels ils seront construits. Pont, route, maison individuelle, habitat collectif… Tous ces ouvrages seront adaptés au terrain naturel grâce à une étude géotechnique préalable.
Pourquoi faire une étude géotechnique ?
Une étude géotechnique vise à déterminer les caractéristiques physiques et mécaniques d’un terrain avant la mise en œuvre d’un projet de construction ou d’aménagement. En tenant compte de la nature du sous-sol et de l’environnement, il est alors possible d’anticiper les phénomènes de mouvement de sol pour prévenir d’éventuels sinistres et assurer la pérennité des ouvrages. Contraintes géologiques, rapport sécurité/coût, incidence du projet sur les constructions voisines, l’étude géotechnique passe au crible tous les aspects du projet.
Dans le cadre de la loi ELAN visant à l’amélioration de l’aménagement du territoire, une étude géotechnique est obligatoire depuis le 1er octobre 2020 pour tout terrain constructible situé dans les zones considérées à risque modéré ou fort de mouvement de terrain. Cette étude de sol en amont d’un projet immobilier permet de définir le principe de construction et le type de fondation le plus adapté au terrain, afin d’éviter la survenue de sinistres.
En France, près de la moitié des sols sont de nature argileuse et subissent un phénomène (amplifié par le réchauffement climatique) appelé retrait et gonflement des argiles, qui entraîne des dommages structurels (fissures, affaissements…). D’autres risques peuvent également menacer un ouvrage, comme un terrain en pente, une marnière, une nappe phréatique ou la proximité d’un cours d’eau. Toutes ces contraintes rendent nécessaire une étude géotechnique.
Comment se déroule une étude géotechnique ?
Afin d’identifier les risques géotechniques d’un terrain, l’étude géotechnique se déroule généralement en deux temps :
Une étude géotechnique préalable (G1) durant laquelle le géotechnicien procède à différentes études sur le site (ES) pour obtenir des informations sur la nature du sous-sol. Cette phase comprend une reconnaissance visuelle et une prospection géophysique du site, avec analyse des contraintes mécaniques du sous-sol. Pour étayer son étude, le géotechnicien procède à divers prélèvements d’échantillons (carottages, sondages pressiométriques…) qui seront analysés en laboratoire. Il définit ensuite les principes généraux de construction envisageables pour la réalisation du projet (PGC).
Une étude géotechnique de conception (G2) qui se déroule en trois phases : l’avant-projet (AVP) qui compare les différentes solutions envisageables, la phase projet (PRO) qui définit les principes de construction des ouvrages géotechniques (terrassement, soutènements, fondations…) avec une ébauche pour chaque type d’ouvrage afin de permettre une première approche quantités/coûts/délais, et la constitution d’un dossier de consultation des entreprises (DCE) qui permet au maître d’ouvrage de sélectionner des prestataires pour la réalisation des travaux.
Des études de réalisation (G3 et G4) peuvent avoir lieu pendant l’exécution des travaux afin d’adapter les ouvrages géotechniques au contexte réel. Un diagnostic géotechnique (G5) peut être réalisé sur les ouvrages existants dans le but de déterminer l’influence du sous-sol en cas de sinistre.